Programmation

Le scénographe détourne l’espace urbain. Pas seulement, car Aurélien Nadaud est à l’aise dans toutes sortes d’environnement : rural, péri-urbain, pleine nature, intérieur et extérieur.

Les travaux publics menés dans la ville de Villeurbanne nous ont amené à imaginer une scénographie « oeuvrière », qui détourne le chantier urbain.

Ils sont quatre. Masqués et encapuchés, tels quatre Sans-Visages de Myazaki, ils évoluent sur scène dans un « instrumentarium » fait de lames de bambou, de marimbas, de percussions indonésiennes.

À cinquante mètres du sol, des anges passent, doucement ou à vive allure. Leurs ailes bruissent. Leurs sons étouffés caressent les oreilles et consolent les chagrins, même les plus petits.

« Pas besoin d’un gadjo pour se sentir belle » chante Kalika, artiste pop-trash. Elle se présente, extravagante, effrontée et libre.

Que peut exhaler le corps meurtri ? Le comédien Bertrand de Roffignac se fait homme-paillasson, accusé du meurtre de sa compagne, torturé et supplicié jusqu’à l’aveu.

Étoile montante remarquée pour son style hors norme, elle incarne une voix engagée, désenchantée et féministe à la joie de vivre contagieuse.

DJ Mulah zappe d’un morceau à un autre. Les sons hip-hop et afro envahissent l’air. Les danseuses et danseurs se mettent en mouvement, les genres se mélangent.

Que dire du monde et de la barbarie qui étreint certains êtres ? Voilà l’intention de Raharimanana (co-auteur de L’île rouge avec Robin Campillo, Grand Prix du Festival de Cannes, 2017).

« Perverse narcissique ? Esclavagiste sans états d’âmes ? Scarlett O’hara est indigne dans son époque, infâme dans la nôtre », nous prévient la compagnie Tout en Vrac.

Iels sont trois à s’échapper des débats actuels, des querelles identitaires, des assignations et du paysage habituel, de la fabrique d’une indignation, qui survient toujours là où on l’attend.

« C’est moi qui ? » demande le comédien. « C’est moi moi » répond Typhus. La voix est un peu plus éraillée et nasillarde, mais elle sort de la même bouche : Typhus est le double de l’acteur.

Un chantier engagé. Un chantier enchanté, qui "répare les vivants", où pas loin d’un dragon géant seront installées des ateliers-réparation, des nouvelles idées.

Bertrand Blessing revient avec un live set puissant entremêlant minimal et electronica.

Une femme est en proie à toutes sortes de violences. Parfois, une femme meurt. Jean d’Amérique se penche sur le sort des femmes dans la société haïtienne.

Cette performance, issue d’ateliers participatifs, vise à faire résonner l’imaginaire du corps et la parole féminine dans l’espace public.

L'autrice et comédienne Marie-Do Fréval se demande : Comment la merde est-elle arrivée dans mon écriture ?

Seule au milieu du public, la comédienne livre une performance théâtrale vocale, gestuelle, légère et poétique.

Un bonjour, un bonsoir et, entre les deux, advienne que pourra. Peut-être un miracle, peut-être l’amour. Une performance qui mêle textes, contorsion et side show.

Au centre du dispositif, Brice retrace la succession des luttes homosexuelles, de sa dépénalisation à la culture queer, à travers la petite histoire et la grande.